Suite orchestrale opus 33
Rédacteur : François-Xavier Bailleul
Date : octobre 2012
Conseils d'interprétation
Suite orchestrale opus 33 (7’02) – Jean-Philippe Vanbeselaere – 2004 éd. Robert Martin
Harmonie Division : Supérieur
Cette suite en trois mouvements mérite une place de choix dans votre futur programme de concert.
I – Fanfaresque – Mouvement introductif qui s’installe avec les couleurs chatoyantes des cuivres clairs (trompettes, cornets, bugles et trombones). Ils sont soutenus par les sonorités plus rondes des saxophones. L’assise des voix graves à l’unisson (saxhorns basses et contrebasses), assure la conduite harmonique de l’élément thématique à deux voix dans la tonalité principale de Fa majeur. La carrure de huit mesures évolue harmoniquement : une première section, appelée antécédent (mes. 5 à 12) est harmonisée tonalement quand la deuxième section, appelée conséquent (mes. 13 à 20), est harmonisée modalement, l’ensemble dans une grande noblesse d’expression. À la reprise (mes. 21 à 36) le thème s’élargit vers les voix élevées (flûtes et hautbois) alors qu’un soutien rythmique en croches dynamise cette fanfare.
Un divertissement (mes. 37 à 52), en rupture complète d’intensité, s’organise avec un groupe de solistes. Le discours est particulièrement dépouillé, juste soutenu de quelques pizzicati d’anches dans le grave. La rythmique obstinée de la caisse claire, en arrière-plan, maintient la dynamique de cette séquence. Une intervention soudaine et forte de tous les cuivres dans une tonalité éloignée (mes. 47 et 48) annonce la réexposition du thème (mes. 53 à la fin). Un tutti majestueux se termine sur une cadence modale pleine de solennité.
II – Romance – Sorte de lied dans une tonalité prépondérante de Lab. Après une courte introduction en style choral à cinq voix, ample et généreux (mes. 1 à 9). Une rythmique en « carillon », confiée aux saxophones, introduit l’exposition du thème A (mes. 14 à 29). C’est la trompette soliste qui assure cette exposition bientôt développée par une deuxième voix de clarinette. Le soutien d’un trille mesuré dans le grave de la flûte donne de la profondeur à l’ensemble. Par un accord répété de Fa mineur se révèle le thème B (mes. 30 à 39) exposé par le saxhorn basse. À la reprise tutti dans le mode majeur (mes. 41 à 47), la phrase s’enrichit d’un contrepoint aux voix ténors. La réexposition du thème A’ est confiée à tout l’orchestre (mes. 48 à la fin). Une ornementation d’arpèges en valeurs courtes et longues combinées rend grandiose cette conclusion.
III – Une nouvelle odyssée – Le caractère de ce mouvement est fixé d’emblée par la rythmique « ostinato » des timbales. En guise d’introduction (mes. 1 à 18), une sonnerie du cor solo sur des grandes tenues d’accords aux trombones et aux voix graves. C’est cette rythmique obstinée confiée aux saxophones et contrebasses, qui précède l’exposition par le pupitre de clarinettes, de la mélodie de style écossais reprise ensuite en tutti par les cuivres clairs (mes. 19 à 38). Vous remarquerez la cadence modale empruntant l’accord du 6° degré altéré qui précède le repos à la dominante sur quatre mesures servant de transition à la section suivante. On quitte alors le mouvement ternaire dans un développement court (mes. 39 à 54) qui conduit à la réexposition de la mélodie. Nous restons en valeur binaire, ce qui impose de modifier la structure rythmique de la phrase (mes. 55 à la fin). La dynamique de l’accompagnement est obtenue par le soutien en croches du pupitre de saxophones et les accents, en accords décalés, des cuivres.
Pour la coda finale, l’auteur reprend la tête du thème et la déstructure rythmiquement.