Ballets
Rédacteur : Michel Moisseron
Date : novembre 2011
Conseils d’interprétation
Ballets (5’) – Giovanni Giacomo Gastoldi – 2009 éd. De Haske
arr. Robert van Beringen
Harmonie Division : Troisième
Ces 4 mouvements sont des adaptations des pièces de Giovanni Giacom Gastoldi. Ce compositeur italien est né vers 1555 à Caravaggio dans l’actuelle province de Bergame, en Lombardie et mort le 4 janvier 1609 à Mantoue. Ordonné prêtre, il entre au service des Princes de Gonzague à Mantoue où il est
nommé maître de chapelle à Santa Barbara.
Gastoldi doit sa célébrité à un recueil de « Ballet a cinque voici » (1591) qui a connu pas moins de 30 rééditions dont une à Paris. En dehors de leur popularité, les « Balleti per cantare, sonare et ballare » (écrits pour les spectacles de danse à la cour de Mantoue), avec leur vitalité rythmique, leurs « fa-la-la » caractéristiques, forme strophique et écriture surtout verticale, ont influencé, certes Claudio Monteverdi (Scherzi musicali) mais également Thomas Marley en Angleterre (Ballets à 5, 1595) ; Interprétées avec instruments ou vocalement, ces œuvres ont atteint pleinement leur objectif premier.
Cette suite est composée de quatre courts mouvements de caractères différents qui mettent l’orchestre en valeur. Il n’est pas nécessaire de disposer d’un important effectif d’instrumentistes. Au contraire ! Cette musique garde un caractère relativement intimiste. Le chef doit simplement veiller à l’équilibre des voix. Une percussion (glockenspiel-2 timbales-caisse claire et accessoires) complète et agrémente l’instrumentation.
1/ Amor Vittorioso :
Cette danse doit être battue à 2 temps afin d’en respecter la dynamique. La phrase musicale est de 8 mesures divisées en 2 parties. Mes. 1 à 4 : antécédent, mes. 5 à 8 : conséquent ponctué par une cadence parfaite. Une analyse préalable est indispensable afin de bien distribuer les différentes et rechercher ainsi des couleurs orchestrales différentes.
Par exemple :
Mes. 1 à 8 : quintette de cuivres (2 trompettes, cor, trombone, basse)
Mes. 9 à 16 : reprise du thème dans une nuance piano. Cette fois, on peut imaginer un ensemble d’anches.
2/ La Sirena :
Danse très légère qui nécessite une exécution raffinée. On peut privilégier les bois quant à l’orchestration.
3 / L’Innamarato :
Cette danse est écrite en 6/4 qu’il convient de battre à 2 temps, c’est-à-dire à la blanche pointée. La phrase composée de quatre mesures permet de varier l’orchestration à loisir. Là encore, les options du chef devront être guidées par un équilibre entre les différentes voix et une recherche de couleurs orchestrales intéressantes.
4/ L’Ardito :
Danse qui doit être interprétée de manière légère avec une alternance des bois et cuivres.
Mes. 9 à 12 : on peut imaginer un quatuor avec un tutti d’orchestre à la levée de la
mesure 13.
Mes. 23 à 26 : veiller à l’équilibre et à la mise en place des différentes voix. Il sera
avantageux de penser cette danse à 2/2.
Ces « ballet à cinque voici » sont très intéressants, ne nécessitent pas un grand effectif et permettent d’aborder un répertoire et une époque parfois oubliés. Cette musique festive et pleine de charme mérite amplement de figurer dans tous les programmes de concert.