L’échancrure de Norska
Sauvegarde et développement du répertoire pour les harmonies-fanfares et batteries-fanfares
Analyse détaillée
Rédacteur : François-Xavier Bailleul
Date : 15 décembre 2016
1. ÉLÉMENTS SIGNALÉTIQUES
Titre | L’Échancrure de Norska |
Sous-titre | D’après le roman « La Horde du Contrevent » |
Auteur | Christian TAVERNIER |
Date de composition | 2015 |
Éditeur | Christian TAVERNIER |
Date d’édition | 2015 |
Type de partition | Score détaillé |
Formation instrumentale | Batterie-Fanfare |
Division | Honneur |
Durée | 5’47 |
Genre | Musique descriptive |
2. ÉLÉMENTS D’INTERPRÉTATION
- Explication du titre Divers personnages luttent contre les vents pour chercher l’intégration dans la Horde du Contrevent. Personnages d’un univers romanesque initiatique, ils sont prétextes à l’écriture foisonnante et aux complexités rythmiques.
- Caractère de la pièce Descriptive
- Style de la pièce Moderne
- Particularités L’auteur utilise une harmonisation dissonante mais sans modernisme excessif. La phrase reste un élément majeur de la construction musicale. La grande diversité des instruments de percussion impose un orchestre de batterie-fanfare très complet. La virtuosité des instruments à système est aussi un atout à prendre en compte. Par contre, le dynamisme qui résulte de l’écriture et de la fébrilité du tempo, augure de beaucoup de plaisir : à la fois pour les instrumentistes et les auditeurs. Cette pièce est particulièrement adaptée pour mettre votre formation en valeur.
3. ÉLÉMENTS TECHNIQUES
Nomenclature détaillée des instruments | ||||
Instrument | Nombre de voix |
Observations | Tessiture et difficulté | |
Tutti | Solistes | |||
Clairon |
1 |
/ | Tessiture complète Difficulté moyenne | |
Trompette |
2 |
2 | Tessiture complète Difficile | |
Cor |
2 |
Utilise le la médium | Tessiture complète Difficile | |
Clairon basse | 2 | Utilise le sib aigu | Tessiture complète Difficile | |
Trompette basse | 2 | Tessiture complète Difficile | ||
Euphonium |
2 |
2 |
virtuose | Tessiture complète Difficile |
Contrebasse sib |
2 |
2 |
virtuose | Tessiture complète Difficile |
Claviers |
3 |
3 | Xylophone, Marimba, Cloches tubes |
Virtuose |
Timbales | 4 | Difficile | ||
Percussions |
3 | Caisse claire, Grosse caisse, Cymbales, 3 toms | Difficulté moyenne | |
Accessoires | 1 | Gong Triangle | Difficulté moyenne |
4. PISTES DE TRAVAIL
Découpage et/ ou reprise(s) |
Mesure |
Description de chaque passage : indiquer des images permettant de dégager des éléments de travail |
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Début |
Fin |
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Introduction |
1 |
10 |
Le climat étrange relève de la déstructuration du tempo (temps inégaux) et de l’harmonisation dissonante. Le contraste de nuances et la vigueur des articulations présument d’un discours conflictuel. La dynamique des claviers évoque la fébrilité. L’amorce de différents appels nous situe dans l’épopée. Dans cette introduction, on s’attachera à donner à chaque élément, annonciateur du caractère de la pièce, une présence certaine. |
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Partie A |
Exposition |
11 |
30 |
La combinaison de deux mesures à temps inégaux dont l’unité est la croche (11/8+10/8) caractérise cette partie. C’est principalement la timbale et la totalité des percussions qui énoncent la dynamique de cette organisation rythmique. De la mesure 11 à la mesure 14, il est important d’accorder de la présence aux interventions des cymbales et du gong. Mesure 15, les 4 graves à système, en position de quinte, prononcent un élément thématique diatonique qu’il conviendra d’affirmer. Il est accompagné d’une pulsation statique en accords de croches répétées aux voix supérieures (clairons et trompettes). La stabilité de cette vibration (à jouer très en arrière) contraste avec l’ambitus des graves mélodiques. Mesure 23, après mutation de la tessiture grave et échange de la nomenclature de la pulsation en accord de croches (des voix supérieures aux voix ténors et claviers), les cors ajoutent un contre-chant à deux voix qu’il conviendra de mettre en avant. Pour cela, il faut obtenir de ceux qui accompagnent une nuance moindre. |
Pont |
31 |
34 |
La dynamique à temps inégaux se simplifie (8/8), le pupitre de percussion s’interrompt temporairement, l’assise rythmique est assurée par les timbales. Le seul accord de Sib7 structure l’harmonie de la période. Sur la pulsation d’accords répétés, les voix supérieures et le cor 2 lancent deux appels (mesures 31 et 33). Une gamme véloce d’euphonium et claviers relayée du retour des percussions dans un grand crescendo semble vouloir relancer le discours, sans résultat. On est comme immobilisé. Il est important de conduire le decrescendo des tenues qui s’opposent au crescendo des dynamiques graves. |
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35 |
38 |
La carrure rythmique se fixe (10/8). Une seule harmonie également (RébM). Mais les dynamiques mélodiques restent stables en évoquant simplement des entrées de motifs (trompettes). L’ambitus de la phrase d’euphonium est particulièrement court (quarte). Tout cela concourt à maintenir l’immobilisme du discours. Par contre, la reprise de la section percussive étoffe cette stabilité. Donner du caractère en accentuant le contraste de nuance. |
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Développement |
39 |
54 |
L’interrogation a trouvé sa réponse et le discours se poursuit. Il est apaisé. Un long ruban sinueux est confié aux euphoniums et marimba (à jouer très legato, comme une glissade), alors qu’une mélodie majestueuse (à 2 voix) émerge du pupitre des cors (jouer très en dehors). La seule trace d’âpreté est évoquée par l’articulation marcato et hachée des contrebasses. La lutte se confirme avec la reprise aux trompettes de la mélodie calme et de la contestation des contrebasses marcato et insistante. L’euphonium 1 quant à lui, tel un médiateur, apporte un peu d’apaisement avec une grande gamme diatonique descendante en valeurs égales. Pour la perception de ces trois éléments, il est important de réduire la présence de la percussion et des accords de l’accompagnement. |
Partie B |
Introduction |
55 |
62 |
Le tempo se régularise (3/4). L’effacement de la tenue des voix graves dans un grand decrescendo marque une accalmie même si la dissonance de l’harmonie maintient la tension tout comme le dynamisme de la percussion. Ne pas négliger les deux échos de trompette et cor. |
Développement |
63 |
80 |
4 mesures (2×2) installent à nouveau une rythmique déstructurée (6/8+3/4). Une longue appogiature fait tension dans l’harmonie. Le contrepoint mélodique (claviers et trompette solo en sourdine) soutenu par la passivité de l’accompagnement harmonique des graves, crée un climat serein. Il est de courte durée. L’interruption est brutale, en force (toutes les voix supérieures), comminatoire (l’articulation des graves) et achevée par un glissando des cors prolongé des timbales. Comme pétrifié, le discours est suspendu. Tout dans cette période doit être excessif. Dans la suspension qui suit, la percussion entretient le rythme donc la vie et les tenues épurées des graves à système conduisent vers le repos (peut-être éternel ?). |
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81 |
96 |
Sur un tempo stable (3/4) qu’il convient de penser à la mesure, le cor fredonne une douce mélopée comme dans un rêve. Attention à ce que l’accompagnement, dense en nombre d’intervenants, reste suffisamment piano pour ne pas couvrir le soliste. |
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97 |
104 |
Autre expression d’un monde irréel : une succession d’accords en valeur longue, associée à une phrase rythmique, mais figée dans sa répétition tel un disque rayé. Pour ajouter à cette rêverie, la voix humaine se substitue au timbre de l’instrument et nous transporte dans des univers fantasmatiques. |
105 |
160 |
Le retour à l’existence est laborieux. Une pulsation harmonorythmique stable et constante construite sur 4 mesures évoque le retour à la vie réelle. La cellule en double croches est partie intégrante du motif. Attention à la bonne homogénéité de cette construction dont l’effet est surprenant. Des tentatives de reprise de mélodie cor et euphonium sont dispersées (mesures 113 à 116 et mesures 121 à124). La mesure 128, en rupture, tente de redémarrer le tout, mais sans résultat. Même avec la modulation, la pulsation n’évolue pas davantage, si ce n’est une lueur par la construction chromatique d’une dissonance (preuve de vie) aux voix supérieures. Même rupture (mesures 137 à 140) avec la reprise d’un tactus en temps inégaux et une progression ascendante du discours. Il faudra une autre tentative (mesures 145 à 148) et une ultime relance (mesures 153 à 156) dans un espace plus condensé (5/8 au lieu de 7/8) pour permettre la réexposition. |
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Partie C |
Réexposition |
161 |
184 |
4 mesures dans une présentation simplifiée de la dynamique en temps inégaux précèdent la réexposition exacte de la partie A. |
Coda |
185 |
Fin |
En utilisant principalement la désinence du motif des graves à système, la coda se structure graduellement : progression ascendante des graves accompagnée d’accords stables et rythmés (mesures 185 à 192). Ultime distribution du discours entre les graves et les voix supérieures (mesures 193 à 200) et le rappel du motif suspensif à 3/4 (mesures 201 à 204) dynamisé par les claviers et euphoniums, précède l’accord conclusif. Le pupitre de percussion entretient la dynamique rythmique pendant tout le decrescendo de cette tenue et seul le triangle prolonge cette pulsation après l’arrêt du son jusqu’à la résonance de gong final. |