Jour et nuit

Sauvegarde et développement du répertoire pour les harmonies-fanfares et batteries-fanfares

Analyse détaillée

Rédacteur : François-Xavier Bailleul

Date : 6 novembre 2013

1. ÉLÉMENTS SIGNALÉTIQUES

Titre

Jour et Nuit

Sous-titre

 

Auteur

Laurent SARROTE

Arrangeur

 

Date de composition

 

Éditeur

 

Date d’édition

 

Type de partition

 

Formation instrumentale

Formation C

Division

Supérieur

Durée

2’50

Genre

Fantaisie

2. ÉLÉMENTS D’INTERPRÉTATION

  • Le titre évoque deux périodes d’une journée que le compositeur a illustrée en utilisant le procédé question/réponse. Le jour est exprimé avec l’éclat des voix supérieures et des rythmiques syncopées dans les nuances forte, la nuit, dans la nuance piano, avec l’emploi d’une harmonie plus sombre et éloignée des fondamentaux de la Batterie-Fanfare. L’euphonium est en commentaire contrapontique constant. Une occasion assez peu fréquente de valoriser le pupitre des cors et les instruments graves à système.
  • Musique descriptive
  • Fantaisie récréative
  • Le caractère de cette pièce est résolument moderne. L’harmonie reste consonante, mais le jeu des chromatismes et les emprunts aux tonalités éloignées de Mib et Sib lui assurent ce caractère. L’usage d’un motif répétitif et structuré fait aussi partie du langage moderne. Enfin, l’emploi de la nomenclature comme l’écriture de la batterie vous confortera dans ce sentiment. Ne vous attendez pas à une organisation instrumentale habituelle. La colorisation des phrases par entrées successives est un procédé employé dans toute la durée de la partition. Une source de modernité également, l’emploi de motifs secondaires pour organiser la réexposition et la coda. En tout cas, voilà pour vous une bonne opportunité d’aborder un répertoire innovant sans qu’il soit trop déroutant.

3. ÉLÉMENTS TECHNIQUES

Cette pièce n’est pas très facile à interpréter. Il n’y a pourtant pas de difficultés particulières dans la technique instrumentale de chaque partie. Toute la difficulté sera d’équilibrer la conduite des phrases. Une percussion très solide est indispensable, notamment pour servir la batterie. Le processus d’enrichissement par ajout d’instruments dans le déroulement d’une phrase doit vous conduire à l’écoute large de votre orchestre. La continuité d’une phrase reste l’élément essentiel, et le passage d’un pupitre à un autre ou l’apport d’un timbre complémentaire ne doit pas interrompre le déroulement du discours. L’euphonium ne sera pas considéré comme un soliste, pourtant son propos peut paraître important. Il est comme l’irisation d’un rayonnement, visible mais non éblouissant. Tous les soutiens de l’accompagnement en valeur longue doivent être en retrait en niveau sonore des autres parties. Enfin, la précision des attaques et de l’articulation est impérative dans les motifs rythmiques.

Nomenclature détaillée des instruments

 

 Instrument

Nombre de voix

 

Observations

 

Tessiture et difficulté

Tutti

Solistes

 

 Clairon

 

 2

  

 Tessiture complète

Difficulté moyenne

 

 Trompette

 

 2

  

 Tessiture complète

Difficulté moyenne

 

 Cor

 

 1

 

 

 Parfois divisé

 Tessiture complète

Difficulté moyenne

Trompette basse

 

2

  

 Tessiture complète

Difficulté moyenne

 

 Clairon basse

 

 2

  

 Tessiture complète

Difficulté moyenne

 

 Euphonium

 

 1

  

 Tessiture complète

Difficile

 

 Tuba

 

 1

  

 Tessiture complète

Difficile

 Batterie

 1

  

 Difficile

 Accessoires

 1

 

claves, cabasa, tambourin

 Facile

Claviers

2

 

glockenspiel, vibraphone

Difficulté moyenne

4. PISTES DE TRAVAIL DANS LES DIFFÉRENTES PARTIES DE L’ŒUVRE

 

Mesure

 

 

 Introduction

 

 1

 

 13

Une mesure de batterie met en place la dynamique rapide de l’intro. Un jeu de question/réponse constitue cette introduction : le jour illustré par une phrase rythmico-mélodique forte (2 mesures), la nuit (2 mesures) illustrée par les voix graves et une harmonie éloignée de mib (Dob Maj.et Réb Maj.). Cette carrure de quatre mesures se répète trois fois en évoluant dans l’instrumentation.

 

 

 

 

 

 

Exposition

 

 

 14

 

 

 25

L’exposition commence par quatre mesures très épurées où le Tuba énonce la rythmique immuable qui soutiendra toute la séquence. La batterie souligne cette dynamique. C’est le pupitre de cor souligné du vibraphone qui expose la mélodie dans une nuance mezzo forte accompagné des instruments naturels graves pendant que l’euphonium dessine un contrepoint subtil. L’ajout des trompettes sur la désinence de la phrase doit s’opérer avec beaucoup de souplesse.

 

 26

 

 33

Telle une prolongation des huit mesures de la mélodie, le discours se prolonge sur un chromatisme savant du grave (tuba et euphonium). Aux cors viennent s’agréger par entrées successives les trompettes et clairons qui ensuite se substitueront aux cors. Deux mesures rythmico- mélodiques concluent le passage.

 

34

 

45

L’ensemble de la séquence est repris avec une modification de l’instrumentation dans le déroulé de la mélodie et une modification de durée et de ligne mélodique pour la prolongation.

 

46

 

51

Un pont de six mesures précède le développement. Il est construit sur la dynamique du contretemps et de la syncope et interrompt la ligne mélodique comme pour suspendre le discours.

 

 

 

Développement

 

 

 52

 

 

 61

Rupture de tempo. Un mouvement lent s’installe. Une rythmique saccadée d’accords répétés caractérise là aussi la période. La même organisation instrumentale est employée pour exprimer la phrase musicale : cor, vibraphone et instruments naturels graves alors que l’euphonium dessine un contrepoint audacieux. À noter, la substitution d’instrument (mesure 56) : la 2° trompette remplace le cor. Enfin, la fin de la phrase utilise une harmonie particulière, comme dans l’introduction (Réb Maj. et Dob Maj.).

 

62

 

69

Reprise de la séquence avec une instrumentation différente : les voix supérieures jouent la phrase harmonisée alors que les autres instruments de la formation expriment la rythmique saccadée exposée au début de la période.

 

 Réexposition

 

70

 

77

Retour au tempo primo par la reprise d’un accord répété en rythme régulier de croches. Le tuba et le vibraphone énoncent à tour de rôle le motif de l’introduction. Les trompettes basses poursuivent puis les cors.

78

85

Reprise des huit premières mesures de l’introduction.

 Coda

 86

 Fin

La coda se construit avec les éléments de la prolongation, le motif suspensif du pont servant de conclusion en le répétant quatre fois.