Classic suite

 

 

Rédacteur : Sylvain Marchal 
Date : Décembre 2013

 

Conseils d'interprétation

Classic-suite – n° 1, 3, 4 et 6 (5’05) – Désiré Dondeyne – 1997          éd. Robert Martin

Harmonie et Batterie-Fanfare complète          Division : Honneur

 

On ne présente plus Désiré Dondeyne, grand professionnel de la musique, compositeur prolixe et grand ami passionné du mouvement amateur pour qui il a respect et affection, mais envers lequel il a ses exigences. Et cette « Classic suite » n’échappe pas à la règle. Construite de manière conventionnelle, autour de formes bien identifiées (Intrada, Choral, Rigaudon et Cortège, tels sont les titres des mouvements choisis), la suite pose d’emblée la question de l’équilibre entre les instruments de la batterie-fanfare et ceux de l’orchestre d’harmonie. Chaque groupe a son rôle, son importance, sa fonction en fonction du discours musical. Jamais un ne supplantera l’autre, mais cherchera à dialoguer avec lui, à le compléter, à le colorer.

« Intrada » est une fanfare de cuivres, noble et solide. L’appel et la solennité sont au rendez-vous, sans oublier un petit passage de poésie, de douceur au centre de la pièce, qui nous rappelle que tout n’est pas que force et sait tant relancer le discours et, justement, mettre en valeur la vigueur et la présence sonore des cuivres.

« Choral », comme son nom l’indique, doit faire penser à une chorale ou à une pièce d’orgue. Donc, il faut chanter. Chaque phrase doit avoir sa valeur, sa présence, sans être hachée. C’est la plénitude du son qui doit être cherchée, en faisant sonner chaque voix, qui s’ajoutant aux autres, donnera cette dimension harmonique recherchée.

« Rigaudon », danse traditionnelle à deux temps, plutôt vive, dit le dictionnaire. Presque tout est déjà dans cette définition. On chantait dans le choral, on va danser dans le rigaudon. Légèreté, précision rythmique, points d’appui et accentuations sont autant d’éléments que l’on veillera à soigner. Tout en relevant un jeu de questions-réponses et en mettant en valeur les infinis détails des voix intermédiaires. Pour la faire sonner, cette pièce demande beaucoup de soin. Ici la batterie-fanfare a un rôle secondaire, elle vient ponctuer deux endroits, apporter une nouvelle couleur qui restera dans l’esprit général, celui de la danse et de la légèreté.

« Cortège (final) », contrepoint de l’intrada, comme celle-ci marquait le début, le cortège vient conclure la suite. Il est une sorte de synthèse des éléments que l’on a pu déjà entendre : rythmes vigoureux qui marquent le discours, réponses polyphoniques permanentes, passages legato et chantés, élargissement sonore, etc. Tout ceci devra se retrouver dans deux grands crescendos qui donneront toute l’unité et la puissance de la pièce. Le plus délicat sera, évidemment, de gérer les nuances piano, qui donneront une sensation d’attente, de tension, avant l’éclat final.